Accoupler, c’est faire des choix… mais lesquels ?

26 août 2018 Non Par MyGoulds

Accoupler deux oiseaux est difficile car c’est choisir une partenaire à leur place. Pour commencer, il faut avoir un but, une idée de ce qu’on recherche comme oiseau. Sa forme, ses couleurs, sa taille, son comportement…etc. L’éleveur qui ne sait pas ce qu’il veut obtenir ne pourra jamais mener son élevage correctement. Ensuite, il faut regarder les oiseaux dont on dispose et, pour chacun d’entre-eux, relever les points forts et les caractères à améliorer. Les oiseaux petits ne sont pas nécessairement à « jeter ». Certains peuvent apporter par exemple de la lumière dans les couleurs ou encore corriger une nuque un peu décolorée. C’est en croisant toutes ces données qu’on construit une souche de qualité, année après année. La multitude des critères rend la tâche compliquée, d’autant qu’on est aussi soumis au hasard de la nature…

LES MUTATIONS

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Chez le diamant de Gould, les mutations de couleur sont nombreuses. C’est ce qui rend cet oiseau si attractif et plaisant. Son dos peut être vert, bleu, jaune, blanc. Sa poitrine va du blanc au violet foncé en passant par toutes les nuances. Et sa tête peut être grise, rouge, noire, orange et même jaune. Néanmoins certaines combinaisons sont impossibles à observer comme un oiseau dos bleu, tête rouge. Disons plutôt que ce qui compose les couleurs (les pigments) ne s’expriment pas comme on s’y attendrait. 

Dans ce cas précis, un Diamant de Gould bleu, tête rouge aurait une couleur de tête crème orangée. Voici deux diamants tête rouge. Celui au premier plan a un dos vert et celui de derrière a le dos bleu. On voit très bien que la couleur de tête varie en fonction des combinaisons.

Penchons-nous donc sur ces fameux pigments qui font la couleur du plumage. Essayons de faire simple, le but n’est pas ici d’en faire une étude scientifique mais de mieux comprendre le fonctionnement. Au départ, la plume est blanche et constitue notre base.

On compte deux pigments principaux :

  • Les mélanines qui constituent le noir et le brun ;
  • Les caroténoïdes qui forment le rouge et le jaune.

La concentration de chaque pigment dans les plumes permet à la lumière de se réfléchir d’une manière unique et nous renvoie une couleur précise.

Pour exemple, le dos de l’oiseau est composé de mélanine noire (Eumélanine) et de caroténoïde jaune (xantophylle). Le mélange des deux pigments et la manière avec laquelle ils vont s’assembler renvoie la lumière différemment. Pour simplifier à l’extrême, le vert étant un mélange de bleu et de jaune. Si on met moins de jaune, on tend vers le bleu et inversement pour obtenir un oiseau jaune.

Si on revient à notre oiseau bleu avec le masque rouge, comme il est grandement dépourvu de caroténoïdes (il en reste un peu quand même), les plumes de la tête n’ont que très peu de pigments et apparaissent crème orangé.

Je ne vais pas faire ici la liste des mutations. Le principe est toujours le même et occasionne quelques colorations qu’un éleveur ne recherche pas forcément. Les exemples les plus visibles sont l’apparition de la couleur jaune dans la nuque et la poitrine rose.

LA FORME

Dans l’élevage, les standards sont déterminés par un groupe d’experts qui décrit aussi précisément que possible les formes que doit avoir l’oiseau idéal. Chaque éleveur doit à partir de cela se représenter au mieux ce qu’il interprète de ce standard. Et c’est dans cette interprétation que la différence se fait entre les élevages.

Voici un extrait du standard actuel :

« – Il doit avoir une forme harmonieuse et majestueuse. Il donnera une impression de force sans lourdeur.
– La tête doit être arrondie et large.
– Le front, le crâne et les joues forment le masque qui doit avoir une forme régulière et que très légèrement incurvée au niveau de l’œil.
– La ligne partant de la racine du bec et passant par le front, la calotte, la nuque et le dos jusqu’à la queue doit être douce et régulière avec une très légère inflexion entre la nuque et le dos.
– Les ailes doivent être bien portée sur le corps et se rejoindre à la naissance de la queue sans se croiser.
– La forme harmonieuse du ventre doit se traduire par une ligne pratiquement elliptique, douce et régulière dans le sens longitudinal et une forme arrondie dans le sens transversal.
– La queue est composée de douze rectrices. Les deux rectrices médianes sont unifilaires au deux tiers de leurs extrémités. Ces filets doivent être rectilignes, d’égales longueurs et être le plus long possible.
– Les pattes doivent être lisses et non écaillées. Elles seront parallèles et dans le même plan que le corps ;
– Les doigts doivent être complets. Les ongles doivent être présents non disproportionnés et de forme légèrement arrondie.
– Le bec doit être relativement court, de forme conique assez fort et en proportion avec la tête.
– Les mandibules doivent être d’égales longueurs et se rejoindre exactement à leurs extrémités.
– Les yeux doivent être ronds, vifs et brillants. »

LE GABARIT

Selon les souches d’élevage, les oiseaux n’ont pas la même taille. Pour preuve les photos ci-dessus de deux femelles ayant les même caractéristiques de couleur mais absolument pas le même gabarit. Bien évidemment, la recherche d’un gabarit supérieur est une quête permanente. Certains croisements tendent à réduire la dimensions des oiseaux comme deux diamants bleus. On préférera alors accoupler un oiseau bleu avec un autre porteur du gêne bleu.

Là encore, l’œil de l’éleveur va être déterminant pour obtenir des oiseaux de bonne taille mais aussi de bonne posture.

On dit fréquemment dans le monde des oiseaux que la femelle apporte la taille et le mâle la couleur. C’est simpliste mais souvent vrai.

Voici un extrait du standard actuel :

« – Le diamant de Gould, dans son maintien naturel, doit être fier et plutôt élancé, ni trop raide, ni trop couché, le ventre dégagé du perchoir.
– Sa position doit être d’environ 40° par rapport à l’horizontale.

TAILLE DU MÂLE
13 cm de la pointe du bec à l’extrémité des rectrices plus 3 cm de filets de queue

TAILLE DE LA FEMELLE
13 cm de la pointe du bec à l’extrémité des rectrices plus 1 cm de filets de queue. »

ET LE RESTE !

Les gênes déterminent l’ensemble d’un être vivant. Les éléments environnementaux aident à ce que ces gênes s’expriment plus ou moins. Élever, c’est sélectionner selon des critères qui sont choisis. Mais il n’y a pas que la couleur, la forme et le gabarit. On peut aussi retenir des oiseaux qui élèvent leur progéniture par exemple ou encore des diamants qui ne sont pas nerveux. C’est le travail d’un éleveur et chacun mène sa barque comme il l’entend. C’est en observant beaucoup, en prenant des notes et à force de patience qu’on arrive à développer une souche d’oiseaux de qualité.

Rien n’est impossible à quiconque sait se questionner, se remettre en cause et s’adapter en cherchant des solutions pour le bien de ces jolis diamants.